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Les Voyages de GG
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14 avril 2014

55 kms

Lundi 14 Avril 14

 

Hier soir tout le monde s’est régalé avec mes spaghettis Bolognaise, j’ai fait avec les moyens du bord, mais Dédé compte bien me faire voir ce qu’il sait faire aussi très prochainement car nos recettes sont vraiment différentes et c’est tant mieux.

Au lit de bonne heure (22h30) J’ai dans la tête de me lever de bonne heure.

2h50 je ne peux pas dormir, je me lève, mon challenge des 50kms trotte trop dans ma tête le temps passe et je dois le réaliser coûte que coûte.

Juste un rinçage du corps endormi, m’habiller me prends 5mn, le plus long c’est, de bien ajuster ses chaussettes, d’attacher ses lacets correctement, pas trop serrés, 1 litre d’eau dans le petit sac à dos, et une grande serviette, une plus petite dans la poche gauche du pantalon.

Le portefeuille à l’abri dans la poche arrière, le Mini Pocket Sony est dans son étui accroché à droite sur la ceinture prêt à être dégainer vitesse Lucky Luke.

J’avale une banane, un grand verre d’eau fraîche et en essayant de faire le moins de bruit possible je m’enfuis de la maison, un regard sur la montre il est 3h15.

Nuit noire malgré la pleine lune, des nuages cachent sa lumière, qu’importe ici toutes les maisons gardent un éclairage de nuit et même si cela reste très faible c’est suffisant pour me déplacer.

Je fais 500/600m avant qu’une moto ne gronde derrière moi avant de faire un demi-tour rapide pour se placer devant moi, le phare m’éblouis et j’entends la voix de Dédé qui me dit ‘’Ou tu vas comme ça ??’’ Il a son appareil photo à la main et me mitraille au flash, me souhaite une bonne route et s’en retourne.

Comme je l’ai déjà écrit j’l’aime bien mon Dédé, faut prendre le bonhomme en entier, faut rien laisser, il est brut de pomme.

Merci vieux routard, tu m’as donné un élan supplémentaire, j’en ai vraiment besoin, ces 50kms je ne pense pas les avoir dans les jambes aujourd’hui, il va falloir que je me batte, je le sens.

J’arrive à Loay (12kms), avec un rythme qui m’étonne un peu, c’est là qu’il faut que je tourne à droite pour remonter vers Loboc.

Les choses se compliquent un peu, jusqu’à présent j’ai longé le bord de mer avec une route pratiquement plate, mais les choses changent et maintenant ça monte.

Le jour arrive très vite et me redonne de l’énergie.

Il faut déjà que je me réapprovisionne, je suis trempé de sueur et le moral ne tient pas, je ne sais pas ce qui m’arrive mais je n’y crois pas, j’m’en fous je vais faire le maximum, je ne suis pas venu jusqu’ici pour abandonner aussi facilement.

J’avale assez bien les 5 kms qui mènent à Loboc et je décide de prendre qques forces chez les ‘’3 sœurs Hermanas’’ ou je vais pouvoir prendre un vrai breakfast.

Ma darne de poisson encore chaude (C’est rare) est succulente, une banane et j’ai le tort d’accepter 2 œufs sur le plat pour accompagner le Three & One.

L’huile de friture devait être périmée, car très peu de temps dans la montée qui m’emmène sur Bilar j’ai des relents de ce gras et des envies de vomir continues.

8h30 et 25 kms au compteur la moitié et je suis au bout de mes forces, de ma volonté, cette chaleur moite m’empêche de respirer normalement, je cherche désespérément les solutions, je savais que cela serait difficile mais pas aussi tôt, je veux, je peux faire mieux que ça.

En nage, essoufflé par ces incessantes montées, j’aperçois devant une maison un banc de bambou avec un air confortable.

Ma décision est prise, je pose mon sac, installe ma grande serviette dessus et c’est sur cet oreiller douillet improvisé que vais m’endormir comme une souche pendant une demi-heure.

J’ai récupéré de ma fatigue et j’ai de nouveau la pêche jusqu’à ce que je pose les jambes à terre pour me mettre debout.

De suite ça cloche les muscles sont tétanisés et je ne peux presque pas avancer.

Là j’en ai marre de tous ces obstacles qui me barrent la route, mes jambes, elles doivent m’obéir et je fais en sorte après qques centaines de mètres de remettre les choses dans l’ordre même si ça occasionne qques désagréments, oui de gros soucis. Maintenant je sais que vais le réaliser ce challenge, quitte à me trainer, à ramper sur les coudes et les genoux, rien ne pourra me faire changer d’avis.

Plus tard une crampe au mollet gauche, je la masse et je la martèle des deux poings, comme pour me venger des douleurs qu’elle me déclenche.

Plus loin mon genoux gauche lui aussi me fait des misères, j’applique une avancée du pas plus technique, plus en développé, et je résous le problème.

Mon épaule droite celle des 3 clous titane qui la tienne en place me fait mal, elle m’énerve et je lui demande gentiment de se taire ‘’L’esprit est plus fort que la douleur’’ Enfin c’est ce que l’on dit ?? Elle continue de me faire mal, car de l’esprit elle n’en a pas la catin, tant pis je fais avec.

Mes 2 mains sont enflées et je m’interroge sur le phénomène, pourtant je m’hydrate assez bien, mais elles désenflent toutes seules sans que je n’y fasse grand-chose, à part des mouvements de chaque poignet pendants qques minutes.

Toutes les minutes à m’essuyer avec la grande serviette autour du cou, elle est trempée et j’ai presque envie de la jeter tellement elle sent mauvais.

L’évacuation des toxines ça pue vraiment, il suffit d’entrer dans un vestiaire de sportif après l’effort, c’est dur dur.

Un regard sur le podomètre pour confirmer ce que je vois sur les bornes kilométriques, je n’ai fait que 35kms c’est tout !!! Le moral en prends de nouveau un coup, mais la hargne et la niaque me tiennent maintenant et puis ma décision est prise je ne reviendrais pas dessus, je vais avoir bobo c’est sur et alors !!!

Mes pensées vont aux copains, là Mitch tu apparais comme un mirage, tu es un peu inquiet pour moi, et toi Jeannot ton sourire est moqueur, mon Pierrot tu me serres fort contre toi, ça fait du bien tout ça, tous les potes sont là ceux qui sont toujours présents, ceux qui sont partis, Croicroi tu lèves une mousse de Kro en te marrant et j’aime te voir fermer les yeux de plaisir en la buvant.

Au 40ème km environ le miracle vient au moment où je m’y attends le moins, je suis en train d’accélérer le pas sans m’en rendre compte, ce n’est pas ma copine l’endorphine, aujourd’hui elle boude elle ne veut pas m’aider, non c’est autre chose, je retrouve le bonheur de marcher sans souffrir en respirant presque normalement, quel bonheur !!!

Un peu déboussolé je me reprends à rêver aux 1268 collines de ‘’Chocolate Hills’’ je vais les mériter tout seul et je savoure un peu trop à l’avance mon succès.

Mon bonheur est trop court et ne dure qu’une petite heure le temps de faire 5/6kms en lévitation, comme en glissant sur la vague.

Le souffle se coupe de nouveau, je m’arrête pour masser les crampes avec ma technique perso, toujours en frappant des 2 poings mais en partant du haut de la cuisse, en rentrant il faudra que je demande à mon pote kiné Olivier, si c’est une vraie bonne méthode ??

C’est vrai que maintenant je tangue beaucoup trop, pourquoi elle ne vient pas m’aider ma copine l’endorphine ?? J’ai besoin d’elle je lui donnerais bien tous les pesos que je possède pour qu’elle endorme tous ces problèmes jusqu’à l’arrivée.

45/46 kms et je suis en dérive complète, juste regarder le sol et avancer comme un automate, reprendre son souffle souvent en levant les bras pour inspirer plus fort avec le nez et rejeter par la bouche cet air qui me manque de plus en plus.

Carmen la ville qui est juste avant ‘’Chocolate Hills’’ commence à afficher ses panneaux je suis tout près, je commence à voir qques collines sur ma droite, et puis le grand promontoire ou il faut monter des tas de marches pour dominer le site, je tiens le bon bout.

Un chemin sur la droite qui va droit vers ce promontoire je le prends avec le sourire aux lèvres je le tiens mon challenge il est au bout de cette allée, des jeunes à l’entrée m’ont bien dit quelque chose mais je n’ai rien compris et ils se sont mis à rire de concert.

Très vite je m‘aperçois que ce chemin ne mène à rien, je suis obligé de faire demi-tour pour regagner la route principale.

Les jeunes m’attendent et j’affronte stoïquement leurs rires goguenards, et après qques explications je finis par comprendre que ‘’Chocolate Hills’’ c’est dans 1 km sur la droite.

Je suis vraiment au bout, ce km supplémentaire c’est un gros morceau, mais le plus dur sera quand j’aurais pris mon billet pour entrer sur ce lieu magique.

La pente en béton sur 500/600m qu’il faut monter pour accéder enfin à mon but final, il faudrait presque des grappins pour y arriver, j’y laisse mes dernières forces, épuisé, hagard, titubant, mais tellement heureux que c’est indescriptible.

La descente sera une torture pour mon genou gauche qui refuse de fonctionner et c’est presque sur une jambe que je rejoindrais la route pour héler un bus qui me ramènera d’une traite à Loay, puis un jeepney qui lui me laissera à Lila presque pile poil devant chez Dédé, il est 17h15, 14h que je suis parti !!!

Ils sont là ils m’attendaient, ils viennent à ma rencontre, un p’tit coup de tête de Dédé il est content, JC est inquiet il me serre dans ses bras et il me demande si ça va, c’est sûr que je ne dois pas être fringant à regarder, mais je suis entier, l’heure passé dans le bus et le jeepney m’a requinqué un peu.

Une Pilsen, une bonne douche, et pendant un excellent repas un petit calcul savant avec Dédé, confirme 55kms en 11h30 de marche, mon arrêt breakfast, ma pause sieste, mes ravitaillements, photos, guitare, etc. comblent les 2h 30 restantes.

Je vais enfin me coucher avec la petite inquiétude que demain au lever je devrais surement payer toutes ces misères imposées à mon corps, mais au plus profond la fierté l’emporte, vous savez le petit truc perso qui n’a pas de prix, qui vous transporte et vous fait paraître plus grand dedans.

Mais demain est un autre jour, je suis tellement heureux.

C’était une journée pour vous tous les copains, pour ceux qui pour diverses raisons ne peuvent plus faire ce genre de conneries, c’était tout pour vous, c'est vous qui me portiez, et c'était bien, que du vrai bonheur...

Faites attention à vous.

GG

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Commentaires
Y
alors on va la refaire...problème de "langage intuitif" sur téléphone mobile...<br /> <br /> donc TA petite Louna est très fière de toi !!<br /> <br /> <br /> <br /> bisous
Y
t'as petite Louna est fiere de son papy !!<br /> <br /> <br /> <br /> bisous
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