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Les Voyages de GG
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17 mars 2014

Lac Danao

Lundi 17 Mars 14

 

7h30 devant mon 3 & 1, confortablement assis au restaurant panoramique, avec un petit vent iodé, je commence à pianoter mon journal.

JC est en train de faire sa petite lessive, les chemises, t-shirts, pantalons ont été confiés au laundry pour qques pesos.

10h un tricycle vient nous chercher pour nos déposer au lac Danao à 10/12 kms.

Nous reviendrons à pied si JC peut marcher normalement.

Un confortable breakfast et notre tricycle nous dépose devant le chemin du lac.

Reste 3 ou 4 kms pour arriver à ce lac tant désiré, une balade à travers une forêt accueillante remplie de grillons, et qques buffles vautrés dans la boue.

C’est la troisième fois que je vois ce site et je suis toujours aussi émerveillé, il se mérite et ça vaut le détour.

Sur le retour j’accélère un peu et mes pensées s’envolent comme toujours.

 

Partir

Sur la route respirer en rythme, contempler, entendre et me nourrir de ces moments fous, abrutissants, laisser le passé enfin devenir absent, me sentir lavé de l’intérieur, admettre enfin mon égoïsme.

Etre si loin de ceux que j’aime, ceux que j’ai laissé sur le quai, avec un grand pourquoi au fond du cœur.

Pas pour une fuite en avant, mais peut-être un jour l’ultime retour avec une âme différente, enfin apaisée.

Mes valeurs dépassées, démodées, ne concernent plus que moi, devenues tellement anodines, mais reste la moquerie le rire, le plaisir de les entendre tomber, se fracasser et s’éparpiller jour après jour.

Ma souche un chêne Toscan socialiste jusqu’au bout des ongles, qui s’est acoquiné à cette souillon de camarde trop tôt, sans un mot.

En disparaissant, en se vidant de sa sève dans un double tailladé au rasoir seul dans sa chambre un matin, il m’a rendu exsangue de famille.

Je ne lui ressemble pas, mon combat est autre, le sien était trop difficile, trop pur, trop ’’Socialiste’’ quelle folie, quelle force, quelle générosité…

Je revendique avec force cette curiosité reprochée par beaucoup, elle m’aide tellement à me dépasser, surmonter mes peurs.

Ces longues solitudes me forcent à regarder les choses bien en face, j’aime ce bonheur qui se complait en se vautrant dans mes larmes.

Athée, un peu Anar, et pourtant de toutes les religions que je côtoie, avec l’intime conviction qu’elles se rejoignent toutes, j’essaie de comprendre mes douleurs, avec cette honte rebelle qui m’oblige à m’essouffler sur des routes en jachères de peurs et d’angoisses, elles sont belles mes routes.

Ailleurs tout est neuf à fleur de peau, c’est le présent à chaque seconde, avec ce désir de vivre pleinement, tous ces moments précieux, troublants, enivrants, grisants, étourdissants, généreux…

Tête baissée, poitrine oppressée, gorge nouée, impuissant, fragile désemparé, je m’immerge, m’imbibe de tout.

Les images les plus dures rivées, collées à jamais dans ce qui me sert de confessions impudiques, souvent malodorantes, impalpables, les yeux éternellement embués de pitié mais surtout de colère je reste muet, statufié l’esprit en vrac le jugement obscurci, et cette fuite qui toujours s’impose, avec le sempiternel leitmotiv : Suis-je à ma place ?

Le sentiment collant de lâcheté, d’impuissance m’englue de honte, alors c’est vrai je me réfugie dans la première gargote ouverte et assis contemplatif, je m’éponge de breuvages plus ou moins distillés et dans des brouillards souvent transparents, je songe confusément pendant des éternités.

Quand il se fait trop tard, que mes membres n’obéissent plus au départ, il y a toujours de bonnes âmes pour m’aider à me rentrer

Avec de grands rires ils s’exécutent, et c’est là surement qu’avec le peu de lucidité qu’il me reste que je suis le plus heureux des hommes.

J’analyse la situation grotesque de l’instant et je m’extasie devant cette gentillesse, devant cette joie naïve, toujours tellement vraie.

Il est vrai que tant que mon corps et mon esprit pourront trouver des radicelles de routes sinueuses je partirais !!

J’aime partir pour partir, sans voir plus loin que mon désir d’être ailleurs et vivre, vivre sans l’ennui de l’habitude.

 

JC me rejoins quelques temps plus tard, cette marche accélérée m’a fait du bien.

Il nous reste 10/11kms sur une route presque en ligne droite, nos yeux sont plissés par les rayonnements de ce soleil qui veut nous cuire sur place.

Notre rythme de 6km/h nous fait rentrer plus tôt.

Le courant électrique n’est pas encore fourni, cela ne nous empêche pas de prendre notre douche qui s’avère bienfaitrice.

En enlevant ma chemise sur une grande partie du parcours, j’ai coloré ma peau avec les brûlures d’Amon Râ et j’en paie le prix.

Avec juste une serviette ceinte autour des reins, allongé dans le hamac je laisse mes pensées s’envoler vers la mer, elle saura faire le tri.

Ce soir Pancit Bihon for me et un drôle de plat pour JC dont j’ai oublié le nom, mais les Mojitos ont encore donné la sarabande et ils étaient bien plus corsés qu’hier soir.

Qu’importe !!! La guitare dotées de nouvelles cordes a donné tout son jus, et ma voix quelque peu modifiée par les degrés d’alcool s’est efforcée à monter dans les aigus sans faillir.

Un petit succès d’estime par le personnel et la manager du lieu ’’Lourdnes’’

Il est presque minuit, JC est couché et je termine ce journal avec des lucioles dans la tête, elles tournicotent si vite que j’en souris.

Surtout faites attention à vous.

GG

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Commentaires
F
salut Gérard .... c'est ton dentiste, comment vas tu ??<br /> <br /> Je suis avec Yann au cabinet... on regarde tes exploits aux Philippines !!
A
C'est super GG, il faut continuer à nous faire rêver ! Apparemment ton régime n'est pas trop sévère ! les photos de ton blog sont magnifiques, certaines d'entre elles sont dures et me font penser à des situations que nous avons vues en Thaïlande.<br /> <br /> Gros bisous de nous deux
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