Mardi 21 Juin

21 juin 2016

Réveil plutôt acceptable au regard de la soirée d’hier, la bouche n’est pas trop pâteuse et la douche me remet en forme.

Dans la salle ou je prends mon p’tit déj tout le monde me connait maintenant.

Les Vasas (Français, Etrangers) étaient en nombre et j’ai même réussi à chanter l’Aigle noir de Barbara, faut dire que le rhum m’a aidé un peu.

J’avale mes 3 excellents œufs sur le plat, la demi-baguette avec beurre et confiture, je vide pratiquement la cafetière (1/2 L) de café, oh la la que je suis en forme !!

Je monte préparer mon sac et quand je redescends Billy me demande ou je vais, je lui dis la vérité, je change d’hôtel, on m’a conseillé un hôtel dans le centre (L’Impérial), et je ne veux pas passer les 2 jours qu’il me reste à Antsirabé à faire la bringue, j’ai promis à ma Laure de maigrir de quelques kilos et c’est plutôt mal parti chez Billy.

Il insiste pour me garder, je mets l’ambiance qu’il me dit, et il me propose de me faire un prix défiant toute concurrence

Je refuse je sais ce qui m’attends, on se serre fort tous les deux pour se dire A+, il n’est pas rancunier Billy, je reviendrais c’est sûr.

Avant de partir je jette un coup d’œil au bar et je souris encore en regardant l’affiche d’une bière locale au nom de ‘’La Quéquette’’

Ciao Billy !! GG deviens presque raisonnable … C’est ça la vieillesse ??

Le cyclo-pousse me laisse devant l’Impérial, waouh !! C’est la classe, si on ne m’avait pas donné le prix avant je ne serais jamais entré.

Grande chambre, le confort est au top, pour 2€ plus cher seulement, chez Billy c’est génial pour l’ambiance fêtarde mais sinon WC & douche commune sur le palier, et bruit assuré une bonne partie de la nuit, j’ai honte de dire ça car cette nuit c’est moi qui ai empêché tout l’hôtel de dormir.

Pas de regrets je laisse mon barda dans ma nouvelle demeure et je pars un peu au hasard comme j’aime le faire en demandant partout à la ronde ou se trouve un grand marché.

C’est un temps idéal pour gambiller, je me régale et en même temps il y a à plusieurs reprises des moments forts, ou la gorge se serre, c’est l’enfer souvent quand on quitte les grands axes, je suis déjà venu (3 fois), j’ai déjà vu, senti cette pauvreté innommable, mais contrairement à César c’est moi qui suis vaincu, terrassé, l’âme écorchée, chancelant souvent, et je dois me redresser, il me faut encore cette fois affronter ce que je sais déjà, comme une pénitence improbable, je sais de quoi je parle…

Le petit Nikon se fait discret et je grave sur sa carte mémoire des mégas pixels pour le souvenir, même si ce que je vois ne peut s’oublier.

Petite faim, petit restau, grande assiette de riz rouge avec un rougaille bien relevé, vraiment bien pimenté, ils rient autour de moi, mais avec le riz ça passe plutôt bien et le Lassis frais me rince agréablement le gosier.

4000 Ariary (1,10€) c’est le prix du Lassis qui a monté la note.

Je repars de plus belle à peine rassasié, pourtant l’assiette de riz était au double d’une ration de chez nous.

Ralentir son pas, absorber l’ambiance, être dans le jus de la rue, s’intéresser à tous ces petits métiers qui nous ont quittés depuis longtemps, accorder du temps pour répondre aux bonjours (Manaona) qui fusent de partout, comme à l’habitude j’ai beau scruté la foule je suis le seul Européen qui se perd dans ce magma de pauvreté, et cela me rend presque fier, plutôt que de me désoler.

Quand dans ma chambre je visionne mes images, et que j’écris mon journal, je sais que le positif l’emporte malgré tout, j’ai besoin d’être confronté à tout ça.

Ce soir dans un p’tit restau à côté je me refais un riz rouge/rougaille en espérant quand même qu’il soit un moins pimenté.

Faites attention à vous.

A demain