Mercredi 29 Juin

30 juin 2016

Mercredi 29 juin

Hier quand j’ai réservé hier mon taxi-brousse, le loueur m’a dit que son frère qui est taxi viendrait me chercher à l’hôtel à 9h sans faute pour m’amener à la gare routière.

Ce matin à l’heure dite personne, mais c’est un détail, je sors mon sac bien en vue sur le trottoir et dans les minutes qui viennent, je hèle le premier taxi qui passe, je n’ai plus besoin de négocier le prix je le connais.

Le taxi-brousse est un Mercedes confortable, je suis devant avec le chauffeur coté porte et entre nous deux une très jolie Malgache, sont pas fous les chauffeurs la priorité à leur côté est souvent pour une jolie fille.

Nous ne partons qu’avec à peine une petite heure de retard vers 10h30.

Presque 2h pour rejoindre Ranomafana, c’est raisonnable.

Au début la route est sympa, mais très vite des trous énormes envahissent la chaussée, et les zigzags du pilote n’empêchent pas de faire souffrir la suspension et même de faire toucher la caisse à l’arrière qui est trop chargé.

De nombreux camions accidentés couchés sur le flanc démontrent que la route est dangereuse, sans compter tous ceux garés sur le bas-côté en panne depuis plusieurs jours, dont les chauffeurs ont signalé la présence en entassant de gros tas de branchages un 50m devant et un 50m derrière pour prévenir un peu avant du danger.

Ici on double sans visibilité, la jolie fille et le chauffeur se moque de moi quand je clique ma ceinture de sécurité, il faut dire que c’est exceptionnel qu’il y’en ait une, et de plus qu’elle fonctionne ??

Quelques instant plus tard nous évitons de justesse un camion énorme et même avec ma ceinture, je reconnais que si on avait touché je ne sais pas si je m’en serais sorti indemne, même avec la ceinture.

Cet incident aura le mérite de faire lever le pied au chauffeur, c’est déjà ça.

On arrive enfin, le Mercedes me dépose à 1 minute à pied de mon hôtel 100%Malgache

Je ne vais pas payer cher mais j’en aurais pour mon argent (Photo) les toilettes et la douche à l’extérieur sans eau chaude, la literie est douteuse, les serviettes trouées, je suis dans le jus le vrai celui qui ne m’a jamais gêné, l’endroit est superbe, la ville est calme, c’est vert, le coin est vraiment féérique.

Je commence à avoir le regret de ne rester qu’une nuit, j’ai dû réserver mon départ de cet endroit magique à l’avance, il n’y a pas de gare routière ici.

Demain matin à 10h je partirais pour 6 heures de route à Manakara.

Un peu dépité de cette situation, je pose mon sac et je vais manger.

Des gargotes partout, je ne sais ou entrer elles sont toutes avenantes, mais je choisis celle où un aventurier est seul, assis devant un plat Malgache avec une grande THB.

Je prends la table à proximité, j’ai très envie de parler ma langue.

Je lui demande s’il est Français?? Son accent pour me répondre me fait du bien tout de suite, c’est un Italien, de Toscane, enjoué, les yeux bleus, assez baraqué, la quarantaine tassée, il vit ici, il est guide avec un 4X4 Mazda, il s’appelle Mathéo.

Je lui raconte le sang Toscan qui coule dans mes veines du côté de mon père et tout de suite on est en phase, il vient s’installer en face de moi et me raconte un peu son parcours, le pourquoi il a quitté l’Italie, pourquoi Madagascar …

C’est un aventurier, un pur, ils se font rares, le respect est son crédo, nous ne pouvons que nous entendre.

Je lui raconte que ma Puce, ma Lucy m’a écrit un Email il y a qques jours, elle était heureuse, au foot les Italiens aient gagné 2 à 0, le sang Toscan coule aussi dans ses veines, ainsi que dans celui de Yann mon grand Fils.

On se quitte, il a du boulot, mais avant il me laisse l’adresse d’un pote à Tuléar qui tient un hôtel restaurant et qui se fera un plaisir de me recevoir si je viens de sa part.

Avec Mathéo on se verra peut-être là-bas nos dates d’arrivées sur cette grande ville coïncident à peu près.

Mon zébu sauce et mon grand bol de riz suivi d’un yaourt maison ont rempli leur office, je suis rassasié.

Je file déambuler au hasard des rues, je donnerais beaucoup pour posséder ce don d’utiliser la justesse des mots pour vous faire partager mon allégresse à ce moment précis.

L’eau est partout présente autour de Ranomafana, avec toutes les musiques qu’'elle sait donner quand elle est rivière en butant contre les rochers plus ou moins en surface, c’est un bruit qui semble régulier, mais qui chante avec la force du courant.

Il suffit qu’il pleuve un peu, que la rivière grossisse légèrement, alors le flux s’accélère et les notes changent.

Des tas de rencontres dont je suis le principal artisan, c’est devenu naturel, instinctif, j’ai appris à oser au bon moment quand il faut utiliser le fidèle Nikon.

Centre-ville, une fin de marché avec des étals presque tous vide, je me rattrape avec les ruelles autour, une gamine qui moud le café à l’ancienne, en pilonnant les grains, l’odeur à cet endroit est prodigieuse, une famille qui trie sa propre petite récolte de riz posée sur un grand drap blanc au sol.

Ma poche gauche est emplie de petits bonbons que j’achète régulièrement.

pour les enfants, parce que l’approche se fait presque toujours à travers eux.

Cela devient presque un petit budget quand il faut 1 paquet par jour.

Pas de télé dans la chambre ça ce n’est pas grave, mais pas d’Internet non plus, ni à la réception il va falloir pour mon journal d’aujourd’hui, attendre jeudi soir pour que je puisse le dépêcher.

Ce soir juste un bouillon clair de brèdes que j’arrose copieusement avec ma bouteille de Viandox Amora, que je verse ensuite sur l’énorme portion de riz.

Pourquoi je suis certain de m’endormir comme un bébé ce soir ??

La fatigue sûrement un peu … Mais surtout par le ronronnement d’un ruisseau là tout proche, qui agit comme une berceuse.

Allez !! J’vais me coucher, la douche et les dents on verra demain.

Faites attention à vous